A l'affiche

farandolefarandole

Nombre de visiteurs

686939

Espace membres

ABA - La science du comportement

L’ABA (Applied Behavior Analysis) ou analyse appliquée des comportements est une méthode d'apprentissages par objectifs.

Par exemple, si vous voulez apprendre à jouer du piano, il vaut mieux ne pas commencer par essayer de jouer la sonate au clair de Lune de Beethoven !  Pour débuter et progresser, vous allez d’abord vous entraîner à lire une partition, démarrer par un morceau très simple, l’apprendre par petits bouts et essayer de les enchaîner une fois qu’ils sont plus ou moins acquis. Attention, il ne faut pas non plus que cela devienne une corvée, il faut que vous associez la leçon de piano à quelque chose de plaisant, une séance agréable avec le professeur. Il faut aussi jouer du piano régulièrement, être assidu, répéter, répéter pour avoir une bonne technique. Il faut que le professeur adapte aussi son cours en fonction du niveau de l’enfant, travaille ses points faibles. 

Si vous êtes assidu, vous serez étonné de constater que ce qui paraissait insurmontable est devenu avec le temps et de l'entraînement, presque naturel. 

Se laver les dents par exemple, engager et maintenir une conversation, s'insérer dans un groupe et y participer, savoir quoi dire à quel moment, faire des petites courses dans un magasin, pour une personne ordinaire ça s'apprend vite ou bien c'est intuitif. Mais pour une personne autiste, c'est peut-être parfois aussi dur que de jouer directement la sonate de Beethoven ! Alors on décompose ce que l'on veut que l'enfant apprenne en plusieurs séquences, on travaille chaque séquence et on on enchaîne. 

Ainsi on peut développer son autonomie, lui apprendre à faire des demandes d'objets/loisirs qu'il désire, autrement qu'en pleurant ou criant, apprendre le chacun son tour, à faire des jeux collectifs, apprendre les compétences de base indispensables comme la lecture, l'écriture, etc...En tenant compte de ses compétences et spécificités bien sur.

Un comportement est une action : cela peut être par exemple rire, taper sur un clavier d'ordinateur, dire bonjour, boire, demander un biscuit, imiter un son, froncer les sourcils, penser, crier, lire un texte sur un écran d'ordinateur etc... 

En général, c'est l'équipe qui suit l'enfant (enseignant, psychologues, éducateurs, parents etc...) qui décide quelles compétences vont être appris. Il est donc nécessaire de prendre en compte le contexte de l'enfant, de pouvoir mesurer les comportements que l'on veut augmenter ou diminuer, d'évaluer les compétences de l'enfant à la base. Tout ceci fait partie d'un programme éducatif, qui est individualisé, propre à chaque enfant. 

♦ Pourquoi apprendre un comportement ?

Un enfant autiste a du mal à  comprendre et donc apprendre  les comportements qui  sont intuitifs pour un enfant typique, car sa perception du monde est différente : il peut alors adopter des comportements qui peuvent devenir envahissants et freiner ses apprentissages ou qui sont mal perçus/tolérés en société et donc sources d'exclusion.

L'analyse d'un comportement permet de modifier un comportement en analysant :

• les conditions, ou le contexte dans lesquelles ce comportement apparaît : ce sont les antécédents à ce comportement, ce qui le précède
• ce qui se passe juste après : ce sont les conséquences du comportement.

 

L'analyse appliquée du comportement montre que si on change les antécédents et/ou les conséquences d'un comportement adopté, on change le comportement en question.

→ Prenons l'exemple d'un enfant et sa mère à la caisse d'un supermarché. L'enfant voit des bonbons et a l'habitude de les réclamer en criant "je veux les bonbons !". En réaction à ce comportement, la maman a le choix :

    ◊ D'acheter le paquet de bonbons. Dans ce cas il y a de fortes chances que la prochaine fois il les réclame à nouveau, et de la même manière ! Son comportement sera renforcé.

 

    ◊ De ne donner aucune attention à son comportement, et de faire pareil pour les autres fois si ce comportement se reproduit : dans ce cas, il augmentera en intensité la fois suivante, puis l'enfant abandonnera, ayant finalement compris qu'adopter ce genre de comportement ne lui donnera pas accès au paquet de bonbon.

 

    ◊ Dans le premier choix, l'enfant continuera son comportement dans d'autres situations similaires : la maman renforce ce comportement.

 

    ◊ Dans le deuxième choix, la maman décide de faire échouer ce comportement, en ne lui prêtant aucune attention : ce comportement perd sa fonction d'être, sa valeur. Finalement il disparaît. La maman a mis ce comportement "en extinction" , un peu comme si on étouffait un feu en le privant d'oxygène.

Dans cet exemple on se rend compte que la maman a deux choix de comportement, dans une situation donnée, et que le comportement futur de l'enfant sera différent selon le choix de la maman.

Qu’est-ce que le comportement verbal (Verbal Behavior - VB) ?

Dire (ou signer) un mot, c'est un comportement : ce comportement dépend des conditions (« antécédents ») dans lesquelles il se produit, et de ce qui se passe pour l'enfant après avoir dit ce mot (« conséquences »). En analysant les conditions et les conséquences, on peut mettre en place quelque chose qui permettra d'augmenter ce comportement, si on le souhaite bien sûr.

Un comportement verbal est tout comportement auquel répond une autre personne : ce comportement engage au moins deux personnes : cela concerne toute forme de communication car il y a un échange entre deux individus.

Par exemple, dire ou signer « biscuit » à une personne qui a des biscuits, c'est un comportement verbal, car il engage deux personnes. Un enfant qui dit « biscuit » alors qu'il est tout seul n'est pas un comportement verbal. Un enfant qui bouscule un autre enfant pour prendre sa place sur un banc peut être considéré comme un comportement verbal, car il engage deux personnes. Bien sûr ce n'est pas un comportement verbal très adapté !

Le comportement verbal vise à développer la communication aussi rapidement que possible en utilisant un enseignement dans l'environnement naturel rapidement couplé à un enseignement structuré direct et intensif.
L'enseignement dans le milieu naturel de l'enfant est très largement majoritaire (en temps) dans ce programme : il se fait en suivant les intérêts, motivations de l'enfant. Dans ces conditions, ce que l'enfant apprend a du sens pour lui, car ces apprentissages sont directement reliés à ses motivations. C'est dans l'environnement naturel qu'un bébé apprend, et se développe : il en est de même pour une personne autiste.

Le comportement verbal (VB) et les mots

Si j'écris le mot « pirog » (c'est un mot russe), vous pourriez commenter ce mot : c'est un joli mot, de deux syllabes, il est composé des voyelles i,o et des consonnes p,r,g etc... : ce que vous feriez alors est décrire la forme du mot . Mais en réalité, la question que vous vous poseriez, c'est « comment utiliser ce mot, à quoi sert-il ? » Dans ce cas là, vous vous posez des questions sur la fonction de ce mot. Ou plutot les fonctions, comme nous allons le voir.
Je donne la traduction : ce mot signifie "gâteau". Si vous allez en Russie un jour, vous saurez utiliser ce mot, vous en servir dans toute situation. Pour un enfant avec autisme, ce n'est pas toujours le cas : un autiste ne saura pas forcément se servir de cette information que j'ai donnée.

Pourquoi ? En réalité un même mot a plusieurs fonctions : son utilisation dépend du contexte dans lequel on dit le mot, et de ce qui se passe juste après l'avoir dit.

Un exemple de ce mot utilisé de trois manières différentes :

    ◊ Un enfant montre à sa maman un gâteau dans une boulangerie en disant "gâteau", parce ce qu'il a faim : dans ce cas il dit cela pour l'avoir ! La maman lui achète le gâteau. C'est dans ce cas une demande.

 

    ◊ Ce même enfant peut dire à sa maman "gâteau" en le voyant, parce qu'il en a mangé à midi, et il signale à sa mère qu'il reconnait ce qu'il a mangé: dans ce cas il ne veut pas spécialement le gâteau, il nomme simplement le gâteau. Sa mère est contente qu'il sache nommer le gâteau et le félicite, l'enfant est content et recommencera probablement à nommer autre chose.

 

    ◊ La maman dit à l'enfant : "quel est ton dessert préféré ?". L'enfant répond "le gâteau". La maman répond alors "moi aussi". Dans cette situation, la maman engage la conversation, l'enfant lui répond. Ce qu'il dit dépend des mots de la maman. Le mot "gâteau" est l'objet d'une conversation, et il n'est pas présent matériellement.

 

Dans cet exemple, le mot "gâteau" a trois fonctions. Il sert dans trois contextes différents, et à chaque fois la conséquence de dire "gâteau" est différente.

• Mais..... à quoi ça sert de faire ça ?

Un enfant autiste en début de programme "VB" peut très bien savoir reconnaitre un gâteau parmi un ensemble d'aliments, il est peut être capable de répéter le mot « gâteau » sur demande, mais il y a de très fortes chances qu'il ne soit pas capable de le nommer si on lui désigne un gâteau en disant "qu'est ce que c'est ?". Il est probablement incapable de demander un gâteau quand il en veut un. Il est surement incapable de dire que le gâteau est son dessert favori si une personne lui demande de nommer son dessert favori !

Les personnes non autistes, ont naturellement cette capacité à utiliser un mot à travers toutes ses fonctions, mais pas forcément un enfant autiste. Il faut donc lui apprendre. Un moyen pour favoriser sa  communication est de l'entraîner à utiliser un même mot au travers de ses différentes fonctions.
On se rend compte que de ne pas pouvoir généraliser un mot diminue très fortement la communication et la conversation. Un enfant incapable de communiquer et de converser va probablement s'isoler.
Inversement, si on apprend à un enfant autiste comment utiliser les mots au maximum, il s'engagera plus facilement avec d'autres personnes de manière spontanée, il sera encouragé par le fait qu'il peut être compris, qu'il peut participer à des conversations, cela sera gratifiant pour lui (attention par contre à respecter les moments où il veut être au calme lorsqu'il en fait la demande).

Un programme VB s'attaque en premier à la seule fonction pour laquelle la conséquence n'est pas sociale, c'est fonction de demander un objet : la conséquence est la raison même pour laquelle l'enfant fait la demande: c'est l'obtention de l'objet. Et c'est sur cette fonction que le VB travaille en premier avec un enfant en début du suivi. Bien sur cela nécessite une haute motivation de l'enfant pour avoir un objet qu'une autre personne détient. D'où le prochain paragraphe.

Le comportement verbal (VB) et la motivation

Pour un enfant typique, la motivation à apprendre est par exemple l'envie de grandir, d'imiter les autres, cette motivation est naturellement présente.
Pour un enfant autiste, cette motivation est peu présente : il n'y a donc pas ce « moteur social » qui est à la sources des apprentissages.
La singularité du VB est d’utiliser la motivation naturelle de l’enfant pour s’en servir afin de faciliter les apprentissages ; et, lorsque cette motivation n’est pas présente pour enseigner une compétence, il faut la susciter, la provoquer avant d’entreprendre l'enseignement en question. Le principe posé est que la motivation est le meilleur moteur des apprentissages chez tout individu.
Les enfants autistes sont motivés. Dans de nombreux cas leur motivation est plus élevée que celle chez les enfants qui ont un développement typique. Cependant leur motivation se manifeste souvent différemment. On ne peut pas dire qu'un enfant autiste n'est pas motivé et ne peut pas suivre les instructions données, alors que ce même enfant est capable de grimper sur le placard le plus élevé pour avoir la nourriture qui lui a été refusée, ou réussir à trouver le DVD qui lui a été confisqué, trouver le lecteur DVD, le brancher et regarder le DVD en secret.

Pour provoquer cette motivation, il faut manipuler l'environnement de l'enfant (et non pas l'enfant) : par exemple si on veut enseigner à l'enfant la compétence de demander à ses parents son jouet favori, on ne doit pas mettre le jouet en accès libre : on peut le cacher un temps, puis le placer ensuite dans un endroit visible par lui mais auquel il ne peut accéder. La valeur du jouet sera plus forte à ses yeux car il ne l'a pas vu depuis un moment, et il sera hautement motivé pour l'obtenir : il devra alors passer par un adulte pour l'avoir -puisqu'il ne peut pas l'attraper seul- soit en disant « je veux le jouet », soit en signant ou en échangeant une image représentant le jouet, selon son niveau de communication.

La valeur d'un objet pour une personne dépend de la situation, des conditions dans lesquelles se trouve cette personne. La « valeur » d'une pizza sera plus grande pour une personne qui est à jeun que pour cette même personne si elle vient de manger trois parts de pizzas.

Objectifs d'un bon programme VB

Le but d'un bon programme VB est d'identifier les motivations de votre enfant lorsque elles surviennent naturellement, et de les utiliser comme des outils pour l'aider dans son apprentissage. En faisant cela, nous pouvons ajouter de nouvelles activités appréciées qui favorisent les apprentissages tout en diminuant la valeur renforçante des auto-stimulations , comme par exemple ouvrir et fermer une porte pendant des heures.

Pour comprendre cela on peut imaginer une balance à plateaux : le plateau gauche symbolise les comportements favorisant les apprentissages, et le plateau droit symbolise les activités ne favorisant pas les apprentissages, comme l'auto-stimulation. Tous les poids sont au début sur le plateau droit. Si on prend des poids du plateau droit et qu'on les met sur l'autre, alors la tendance s'inversera naturellement.

Si vous donnez constamment à votre enfant la motivation pour acquérir une nouvelle compétence et qu'il constate que lorsqu’il réussit il en ressent du plaisir, alors votre enfant aura une motivation accrue pour accomplir cette compétence à nouveau et cela l’encouragera à refaire d’autres expériences.

NB : Dans un programme VB, on enseigne de manière à ce que l'enfant soit toujours en position de réussite, justement pour maintenir sa motivation à apprendre.

Si vous appliquez ces deux principes de renforcement (ABA) et de motivation (singularité du VB) à chaque compétence que vous voulez faire acquérir à votre enfant, il commencera alors à apprendre tout ce que vous voulez lui enseigner .

Conclusion

Un bon programme ABA/VB utilise les principes de motivation pour pousser l'élève à acquérir de nouvelles compétences plus difficiles à accomplir tout en se servant du renforcement pour accroître la motivation future et atténuer la difficulté de la compétence. Votre enfant deviendra plus facile à motiver et les compétences futures seront plus faciles à acquérir. Nos enfants peuvent choisir la solitude parce qu'ils ne comprennent pas la nature imprévisible des autres et qu'il leur manque les outils pour interagir avec succès dans des situations qui échappent à leur contrôle. Nous pouvons utiliser les motivations et le VB pour les équiper avec ces outils.

Définition

L'autisme est un trouble neuro-développemental qui rentre dans le cadre plus général des Troubles du Spectre de l'Autisme (TSA) dans la classification américaine des maladies mentales (le DSM V) et la classification Internationale (CIM 10). Ces deux classifications sont très proches dans la description des signes cliniques et dans leur conception théorique. Trois facteurs sont distingués dans l’autisme ; la génétique, le développement cérébral et le comportement. Ces trois facteurs sont en interaction constante, et ce toute la vie.

Dans la catégorie des TSA on trouve : les troubles autistiques (l'autisme), le syndrome d'Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif, le trouble envahissant du développement non spécifié.

L'autisme, de l'intérieur

Les personnes autistes perçoivent, entendent, voient le monde de manière différente par rapport aux personnes non autistes. Le traitement de l'information reçue (via les sens) est différent. Beaucoup de personnes autistes arrivent difficilement à faire fonctionner deux sens différents en même temps : si par exemple une personne lui parle, elle arrive difficilement à regarder la personne qui lui parle et l'écouter en même temps. Le traitement de l'information sensorielle (y compris les interactions sociales) est épuisant pour une personne autiste : celle-ci peut vite s'épuiser, et sans que rien ne l'ait laissé entrevoir (car elle peut avoir du mal à repérer des signes de fatigue), faire un meltdown (explosion). Le bruit d'une conversation, d'une voiture qui passe, peut l'empêcher de se concentrer sur autre chose, son cerveau étant entièrement occupé à traiter l'information : « voiture qui passe ». Si vous lui parlez en même temps, elle peut vivre celà comme une agression, ne pas comprendre pourquoi donc vous rajoutez des choses à traiter alors qu'elle doit traiter d'autres informations. Lorsque vous parlez, une personne autiste risque d'être « parasitée » par le fait que votre voix change souvent de tonalité : cela peut nuire à l'information reçue. Il vaut mieux parler d'une voix monocorde, lentement, sans se répéter (la personne a entendu ce que vous dites, il lui faut juste un peu de temps pour l'intégrer). 

Ci-dessous un texte inspiré de l'article : Brigitte Harrisson: « Le combat quotidien, ce sont les orages dans le cerveau. » Marine Corniou, Quebec Science, 31 mars 2015

Un individu autiste a un cerveau concret, visuel : il fonctionne en « stockant dans sa mémoire » des images ou séquences d'images, qui sont des fragments d'éléments de l'environnement extérieur, sachant qu'elle « voit » cet environnement extérieur de manière parcellaire, par petits bouts, un peu comme ce que vous vous voyez lorsque vous vous éclairez dans le noir avec une lampe de poche : l'information extérieure reçue n'est donc pas la même que celle que reçoit une personne non autiste. 
Les images, ou séquences d'image, sont plus ou moins figées dans son cerveau (selon le niveau de fonctionnement). 
Par la suite, elle traite des éléments extérieurs en les comparant avec ces images intérieures. Si il n'y a pas d'image intérieure correspondant avec l'information extérieure, alors celle-ci n'est pas traitée. 
Tout ceci se fait de manière consciente. Cela entraine un laps de temps entre l'information captée de l'extérieur et l'information traitée par le cerveau. Il est donc normal que la personne ait besoin de temps pour obéir à une consigne, répondre à une question. Si vous la bombardez d'instructions, de questions, c'est un peu comme si sur votre téléphone vous mettiez en route beaucoup d'applis en même temps : cela va prendre un peu de temps pour ouvrir ces applications, et ralentir le débit. 

Le cerveau est visuel, et les sensations ne sont pas visuelles. Une personne autiste peut ressentir la douleur, la faim, la soif, la fatigue, dans son corps, sans que cela n'arrive à son cerveau (sauf si la douleur se voit, comme une plaie par exemple). Il n'y a donc pas d'image correspondant à cette sensation qui est stockée, permettant de repérer cela ultérieurement. Du coup elle n'aura pas forcément de signal lui permettant de repérer la douleur, la fatigue, la faim. La personne peut se fait alors une règle vitale lui permettant de se nourrir, comme : manger à 12 h 00. Si il ne lui est pas possible de manger à cette heure-là, cela peut la perturber beaucoup. 

Une personne autiste prend difficilement en compte le contexte lorsqu'elle traite une information. Elle peut la traiter sans y mettre de sens.  

Ci-dessous une vidéo montrant comment un enfant autiste traite les informations auditives

 

Manifestations de l'autisme

L'autisme se manifeste par :
  • une altération qualitative des interactions sociales ;
  • des troubles de la communication ;
  • des intérêts/activités obsessionnels, comportements à caractère répétitif ;
  • des hyper ou hypo-sensibilités au niveau des sens : sons, vue, odorat, goût, proprioception, vestibulaire.

L'autisme est très souvent associé à d'autres troubles : épilepsie, hyperactivité avec déficit d'attention, troubles de l'alimentation, troubles du sommeil, déficience intélectuelle, troubles DYS...). C'est souvent par rapport à ces troubles que les familles consultent la 1ère fois.

Dans le détail

Au niveau des interactions sociales 
Utilisation particulière des comportements non verbaux comme le contact oculaire, la mimique faciale, les postures corporelles, les gestes.
Difficultés dans les relations avec les pairs (ne pas savoir comment s'y prendre).
Manque de réciprocité sociale et émotionnelle.

Dans la communication 
L'autisme induit avant-tout un trouble de la communication, très souvent accompagné de problèmes vocaux et verbaux très importants. L'enfant a des difficultés à rentrer en communication, à la différence des enfants dysphasiques qui arriveront àcompenser leur déficit verbal pour communiquer. Par contre, si il n'est pas oralisant, il peut communiquer par le biais d'outils de communication, comme la langue des signes, la communication par échange d'images. Si il n'a pas de moyen de communication, cela peut engendrer des comportements posant problème et pouvant le mettre en danger (auto-mutilation, comportements auto ou hétéro agressifs). 

Chez les enfants maîtrisant suffisamment le langage, il y a une difficulté à engager ou à soutenir une conversation avec autrui.
Usage stéréotypé et répétitif du langage, ou langage idiosyncratique (*).
Absence d'un jeu de faire semblant varié et spontané, ou d'un jeu d'imitation sociale correspondant au niveau de développement typique.

Ci-dessous le film  "Dit moi Elliot". Voir également l'animation interactive associée

 

Caractère stéréotypé des comportements et des activités
  • Préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêts, de manière non conventionnelle soit dans son intensité, soit dans sa nature. Ces centres d'intérêts peuvent, selon les circonstances, soit être ""organisant"" soit "désorganisant". L'enfant n'apprend pas intuitivement la fonction première des objets et peut manipuler l'objet de façon innatendue. Par exemple, un enfant qui ferait interminablement tourner les roues d'une voiture et être fasciné, au lieu de la faire rouler (fonction première de l'objet).
  • Besoin très fort d'habitudes ou à de rituels spécifiques : l'enfant cherche desespérement des repères car il est perpetuelllement noyé d'informations qu'il n'arrive pas à filtrer.
  • Maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs dus à des hypo-hyper sensorialités au niveau proprioception/vestibulaire (ex: battements ou torsions des mains ou des doigts, mouvements complexes de tout le corps).
  • Préoccupations persistantes pour certaines parties des objets : l'enfant perçoit chaque détail composant l'objet et non l'ensemble (hyper perception visuelle).

 

Ces difficultés apparaîssent avant l'âge de 3 ans. On estime qu'une personne sur 100 est autiste.

En savoir plus 

 
Changer ses comportements et les rendre positifs peut aider les parents à éviter des erreurs d’éducation.

1. Donner de l’attention aux mauvais comportements

Les parents consacrent bien trop de temps et d’attention à leurs enfants quand ils se conduisent mal. Pour un enfant la réaction négative d’un parent (à sa demande d’attention) est préférable à aucune réaction du tout. Aussi lorsque l’enfant obtient une réaction négative, il a gagné, obtenu ce qu’il voulait : de l’attention. En récompensant en quelque sorte le mauvais comportement vous apprenez à votre enfant que des comportements tels que crier, taper, ne pas respecter les consignes sont une manière d’obtenir votre attention et vous perpétuez ainsi les mauvais comportements.

2. Ignorer les bons comportements

Ce qui nous mène à l’erreur commune n°2. Nous punissons les mauvais comportements mais est-ce que nous faisons attention aux bons comportements ? Changez complètement vos façons de faire en récompensant votre enfant qui fait quelque chose de bien. Votre enfant est en train de jouer gentiment ? N'en profitez pas pour vous occuper immédiatement d'autre chose .Remarquez d’abord ce comportement et récompensez votre enfant avec une interaction positive et vous augmenterez alors les bons comportements en réduisant ceux qui sont moins désirés

3. Apaiser les demandes faites en grognant ou en criant

Si vous apaisez maintenant, vous le paierez plus tard. Et vous le paierez chèrement…Les parents sont facilement irrités par un enfant qui crie ou geint, si bien qu’ils accèdent à leur demande, uniquement pour les faire cesser. Les enfants sont très malins. Ils savent que cela marche. Mais cela en vaut-il le prix ? En accédant à la demande de l'enfant, nous apprenons à l’enfant à pleurer et crier pour arriver à ce qu’il veut. Il ne faut JAMAIS céder à une demande effectuée en criant ou avec une colère. Vous devez lui demander qu’il s’arrête de crier et une fois calmé ( comptez dans votre tête jusqu'à 5 par exemple), demandez lui de reformuler sa demande avant de lui donner ce qu’il veut. Si vous êtes cohérents les cris et geignements cesseront petit à petit. On veut qu'il comprenne que s'il fait sa demande calmement, il aura ce qu'il voudra, alors que s'il la fait en criant ou pleurant, il n'obtiendra rien.

4. Dire non quand on peut dire oui

Nous disons "NON" 100 fois par jour et je peux vous garantir que 75% de ces non pourraient être des “OUI”. Si au lieu de répondre "non" de manière lapidaire, nous reconsidérions notre réponse en proposant des alternatives plus positives, nous pourrions réduire la frustration de l’enfant.

Voici quelques suggestions : Au lieu de juste dire non à une chose que votre enfant ne peut pas faire, dites lui ce qu'il peut faire. "Est ce que je peux avoir un biscuit maman ?" Au lieu de lui dire immédiatement "non", vous pouvez dire "tu pourras avoir un biscuit quand tu auras fini de manger".
Pour chaque “non” (parce que parfois, la réponse ne peut être que “non”), essayer d’offrir deux "oui". Par exemple, si votre enfant demande à aller jouer dehors alors qu’il fait très froid, vous pouvez répondre : "il fait trop froid en ce moment, mais nous pouvons jouer aux légos ou mettre de la musique pour danser dans la maison" ( deux propositions). De plus si vous répondez trop souvent "NON" à ses demandes, vous allez apprendre à votre enfant à répondre “NON” quand vous lui demanderez quelque chose, et vous devrez le respecter, pour avoir une relation de confiance. Donc, gardez le NON uniquement quand c'est nécessaire, par exemple si l’enfant s’apprête à traverser une rue en courant ou qu'il joue avec un couteau.


5. Utiliser un "temps mort" ("time out", temps en dehors) comme une punition

Le temps mort ne devrait pas être utilisé comme une punition pour un mauvais comportement car c’est un moyen d’apprendre que des comportement inappropriés sont inacceptables. L’enfant doit être retiré de l’endroit où il reçoit du renforcement et être placé dans dans un lieu où il n’aura aucun renforcement pour son comportement. Par exemple si votre enfant est agressif envers un autre enfant, retirez le calmement de cet environnement et placez le dans un endroit déjà repéré par vous, pour un temps mort, là où vous serez capable d’ignorer ses cris, ainsi, vous mettez ce comportement en extinction (vous le mettez en échec car il n'a alors plus aucune fonction d'être) N’accordez aucune attention à ce comportement, mais souvenez-vous ! Nous ignorons le comportement, mais pas l'enfant.

Ce texte a été traduit d'un site internet écrit en anglais spécialisé dans l'analyse appliqué du comportement : http://totalbehaviorsolutions.com/5-common-parenting-mistakes/

Sous-catégories